Paris– La journée du 17 mai s’ouvrait avec la vente de Design proposant un tour d’horizon des arts décoratifs de 1900 à nos jours, mêlant chefs-d’œuvre Art Nouveau et Art Déco, jusqu’au Design contemporain. Elle fut suivie par la vente dédiée à Diego Giacometti, concept de vente thématique lancé depuis 2015 après celles consacrées au couple Lalanne et Emile Gallé. Avec un total de près de 11 millions €, chacune des deux sessions ont largement dépassé leur estimation haute.
Florent Jeanniard, directeur du département Design chez Sotheby’s France : «We are all over the market ! Ce succès récompense le travail d’une équipe internationale basée entre New York, Londres et Paris et la stratégie mise en place par la maison : une sélection construite de pièces représentatives des différents mouvements du XXe siècle. »
Cecile Verdier, vice-présidente Sotheby’s France et co-directrice monde pour le Design chez Sotheby’s, qui dirigea la vente Diego Giacometti: «Le succès de la vente Diego Giacometti exprime la joie d'une vente parfaite et le plaisir de voir une équipe internationale solide et solidaire. »
Design
Pour cette première session, ce sont les artistes de la seconde moitié du XXe siècle qui furent ovationnés. Au premier rang desquels Philippe Hiquily qui, avec une table de salle à manger en laiton martelé et verre, dessin de 1968, a remporté la plus haute enchère de la vente Design. Cette œuvre provenant de la famille de l’artiste a largement dépasséà 283.500 € son estimation haute de 150.000 € (lot 89). Charlotte Perriand avec la célèbre bibliothèque rythmée d’un camaïeu de blanc cassé et de noir, disséminé entre des lignes géométriques, vers 1950-1960, s’est quant à elle vendue 146.250 € (lot 81). Citons également Line Vautrin avec le miroir en talosel noir de 1958 disputé jusqu’à près de 200.000 € contre une estimation de 40.000-50.000 € - record mondial pour ce modèle (lot 62).
Lot 89. Philippe Hiquily, Table de salle à manger, le modèle créé vers 1968, cet exemplaire réalisé en 2012, laiton martelé et verre. Signé Hiquily et numéroté EA 2/2. Edition de 6 exemplaires et 2 épreuves d'artiste, 73 x 170 x 250 cm ; 28 3/4 x 67 x 98 1/2 in. Lot. Vendu 283,500 EUR Photo: Sotheby's.
Lot 81. Charlotte Perriand, Bibliothèque murale, vers 1950-1960, chêne et métal laqué, 161,5 x 185,8 cm ; 63 1/2 x 73 1/8 in. Lot. Vendu 146,250 EUR. Photo: Sotheby's.
Lot 62. Line Vautrin, Miroir sorcière folie ou Le soleil a rendez-vous avec la lune, vers 1958, cadre en talosel noir, miroirs convexes. Signé Line Vautrin au revers, 64 x 80,5 cm ; 25 1/8 x 31 5/8 in. Lot. Vendu 199,500 EUR. Record mondial. Photo: Sotheby's.
Les prix obtenus pour les œuvres d’Alberto Giacometti et Jean-Michel Frank attestent de l’engouement des amateurs. La première session proposait quatre œuvres d’Alberto Giacometti qui ont toutes trouvé preneur. Les deux plus convoitées : un bas-relief Vue de l'atelier (nature morte), 1936-1939, issue de l’ancienne collection du sculpteur Georges Boulogne s’est vendu 223.500 € (lot 50) ; lampe Ecossais en plâtre doré dont le modèle fut créé vers 1935 a doubléà 137.500 € son estimation haute (lot 49).
Lot 50. Alberto Giacometti, Vue de l'atelier (nature morte), réalisé en 1936-1939, plâtre patiné. Oeuvre réalisée en 3 exemplaires, 49,5 x 69,5 cm ; 19 1/2 x 27 3/8 in. Lot. Vendu 223,500 EUR. Photo: Sotheby's.
Lot 49. Alberto Giacometti, Lampe dite Ecossais, le modèle créé vers 1935, plâtre teinté dans la masse et doré, Hauteur : 52 cm ; 20 1/2 in.. Lot. Vendu 137,500 EUR. Photo: Sotheby's.
Le catalogue comprenait les œuvres d’un palazzio vénitien aménagé par une figure incontournable du design postmoderne des années 1980 et 1990, Pucci de Rossi. L’univers onirique et fantasque du créateur italien séduisit les acheteurs, en témoigne une armoire semainier Jumbo, estimée 6.000 à 8.000 €, partie pour 15.000 € (lot 170). Les œuvres du designer cohabitaient avec d’autres pièces, comme le Cabinet oriental d’André Dubreuil (lot 165), qui trouva preneur à 75.000 € (estimation : 40.000-60.000 €), et des œuvres contemporaines. Citons parmi elles Promenade in the Heredity Chromosome de l’artiste japonais Tetsumi Kudo (lot 164) vendue 100.000 €, estimée entre 30.000 et 50.000 €, et une huile sur toile de l’artiste tchèque Frantisek Muzika, Bath in the see, 1925 (lot 171, estimation : 20.000-30.000 €) qui pulvérisa son estimation à 211.500 € - record mondial pour l’artiste.
Lot 170. Pucci De Rossi, Armoire semainier Jumbo, 1990, feuille de plomb sur âme en bois. Signé PDR.MKF, daté 90, monogrammé JCB et numéroté N. 6 et 6/6 au revers. Editéà 6 exemplaires, 238,5 x 101 x 55,5 cm ; 93 7/8 x 39 3/4 x 21 7/8 in. Lot. Vendu 15,000 EUR. Photo: Sotheby's.
Lot 165. André Dubreuil, Cabinet oriental, pièce unique, vers 1990, cuivre, acier, perles de verre, émail et marbre, l'intérieur gainé de cuir, 171 x 119 x 48 cm ; 67 3/8 x 46 7/8 x 18 7/8 in. Lot. Vendu 75,000 EUR. Photo: Sotheby's.
Lot 164. Tetsumi Kudo, Promenade in the Heredity, Chromosome, 1979, technique mixte dans boîte en plexiglas, signé, daté 79 et titré sur la base, 27 x 34 x 19 cm (cage et base); 10 5/8 x 13 3/8 x 7 1/2 in.(cage et base), 37 x 40 x 27 cm (avec boîte en plexiglass); 14 9/16 x 15 3/4 x 10 5/8 in.(avec boîte en plexiglass). Lot. Vendu 100,000 EUR. Photo: Sotheby's.
Lot 171. Frantisek Musika, Koupel V Moři (Bath in the see), 1925, huile sur toile. Signé F. Muzika et daté 1925 en bas à gauche, Le cadre en bois recouvert d'une feuille de plomb réalisé par Pucci De Rossi, 43 x 90,5 cm (Encadré: 76 x 100 cm) ; 17 x 35 1/2 in. (Encadré : 30 x 39 3/8 in.). Lot. Vendu 211,500 EUR. Photo: Sotheby's.
Diego Giacometti
La vente du soir organisée chez Sotheby’s à Paris faisait écho au nouveau record mondial obtenu chez Sotheby’s New York pour la monumentale bibliothèque de l’île Saint-Louis de Diego Giacometti à 6.3 millions $. C’est à Paris que les batailles d’enchères furent les plus passionnées pour les œuvres de cet artiste. Avec un total de 5.5 millions € et 90% des lots vendus au-dessus de l’estimation haute, le succès fut au rendez-vous avec des résultats remarquables. 100% des lots vendus en valeur. Les collectionneurs des cinq continents sont restés émerveillés par cet ensemble poétique, intemporel et universel crée par le sculpteur suisse.
Les trois plus hautes enchères de cette session ont récompensé le paravent Les animaux Rois, 1984, qui a pulvériséà 727.500 € son estimation de 400.000 € (lot 212), la table Carcasse à la chauve-souris, 1982, qui a doubléà 607.500 € l’estimation haute de 300.000 € (lot 223) et la paire de fauteuils Tête de lionne, vers 1980, vendue 559.500 € contre une estimation de 200.000 à 300.000 € (lot 210). En sculpture, c’est la facétieuse Promenade des amis, 1984, qui fut la plus convoitée, vendue 403.500 € contre une estimation de 100.000- 150.000 € (lot 206).
Lot 212. Diego Giacometti, Paravent Les animaux Rois, 1984, bois et bronze, à quatre feuilles. Signé Diego Giacometti et daté 84 sur un panneau. Chaque feuille : 160,5 x 50 cm ; 63 1/8 x 19 5/8 in. ; Longueur total : 200 cm ; 78 3/4 in. Lot. Vendu 727,500 EUR. Photo: Sotheby's.
Lot 223. Diego Giacometti, Table Carcasse à la chauve-souris, 1982, bronze patiné et verre. Estampillé DIEGO et monogrammé DG sur une traverse, 43 x 125,5 x 80,5 cm ; 17 x 49 3/8 x 31 5/8 in. Lot. Vendu 607,500 EUR. Photo: Sotheby's.
Lot 210. Diego Giacometti, Paire de fauteuils Têtes de lionne, deuxième version, vers 1980, bronze, métal et cuir, 82,5 x 52 x 54 cm ; 32 1/2 x 20 1/2 x 21 1/4 in. Lot. Vendu 559,500 EUR. Photo: Sotheby's.
Lot 206. Diego Giacometti, La promenade des amis, 1984, bronze patiné. Estampillé DIEGO et monogrammé DG sur la terrasse, 28,5 x 32 cm ; 11 1/4 x 12 1/2 in.. Lot. Vendu 403,500 EUR. Photo: Sotheby's.