Vase en forme d’oiseau (phénix) © Stéphane Piera /Musée Cernuschi/Roger-Viollet
PARIS - Le bronze a été, en Chine, un matériau de prédilection pour la confection d’objets rituels depuis les premières dynasties. Au Xe siècle, après plusieurs siècles de prédominance de la religion bouddhique, afin de renforcer l’autorité impériale de la dynastie des Song (960-1279), les rites antiques liés aux Ancêtres impériaux, au Ciel et à la Terre, prennent une importance nouvelle. La collecte des vases rituels antiques, leur catalogage, le déchiffrement de leurs inscriptions deviennent une occupation de nombreux lettrés. Les bronzes comptent désormais, après les peintures et les calligraphies, parmi les objets les plus coûteux et les plus recherchés des collectionneurs. Recettes de restauration, d’imitation et de contrefaçon fleurissent à partir de cette époque. La mode des motifs et des formes antiques s’étend bientôt à de nombreux domaines et imprègne tout l’art de la Chine : ustensiles d’usage quotidien ou de décoration, objets de lettrés ou de culte, notamment.
Pour la première fois en France, une exposition est consacrée à ce domaine encore peu étudié. Elle déclinera trois thèmes : L’empire des rites (les rites et les vases rituels, la restauration des cultes et des vases dans leur forme originelle), La couleur de l’antique (le rôle des lettrés et des livres archéologiques pour répertorier, classer, nommer, relever les imitations et contrefaçons des techniques antiques et des patines), Le passé pour l’éternité (objets de lettrés, ustensiles pour l’encens, vases à flèches, petite statuaire religieuse, bassins et plats d’offrande).
C’est donc un ensemble très varié de bronzes chinois des collections du musée Cernuschi qui seront montrés, souvent pour la première fois. Riche de plus de mille œuvres, cette collection est l’une des plus importantes au monde pour les bronzes de cette période.