Attribuéà Jacques Vigoureux-Duplessis (Avant 1680 – 1732), Scènes de Chinoiseries : Enfants jouant avec des perroquets & Enfants jouant dans un jardin. Photo Tajan
Paire de toiles ovales; 80,4 x 98 cm. Estimation : 18 000 / 20 000 €
Provenance : Galerie Didier Aaron & Cie (Taraval), d’après une étiquette au revers.
Si la Chinoiserie fait référence à un « objet d’art, de luxe ou de fantaisie provenant de Chine ou exécuté dans le goût chinois » qui puisse être autant un dessin,
une gravure ou une peinture orné de motif décoratifs orientaux ou d’inspiration orientale. On peut constater que cette notion apparaît tôt en Occident probablement avant Marco Polo avec les voyages de missionnaires qui rapportent ces motifs ou les échanges commerciaux. Cependant, cette notion devient un vrai mouvement au XVIIème siècle notamment avec la construction du Trianon de Porcelaine par Louis Le Vau (1670, détruit en 1687) avant de connaître son âge d’or au XVIIIème siècle. Pour le Cabinet du Roi à la Muette en 1719 (aujourd’hui détruits et connus par la gravure), Watteau lui-même (1684 – 1721) s’exerce avec sérieux aux formes chinoises. François Boucher (1703 - 1770) à son tour se documente avant d’entreprendre en 1742 pour des cartons de tapisserie probablement commandés par Oudry alors directeur de la manufacture de Beauvais, les dix esquisses dont huit Scènes chinoises conservées à Besançon, (musée des Beaux-Arts et d’Archéologie).
Comme ses contemporains, Boucher fournit une quantité de suites gravées qui serviront de modèles dans toute l’Europe.
Cependant, la vraisemblance est rarement respectée : la Chine reste un monde irréel presque absurde, souvent bizarre. L’architecture est surtout connue à travers les paravents et la porcelaine. L’Europe entière est férue de chinoiseries, à l’exception peut-être de la Hollande et de l’Espagne. Si en France la Chinoiserie s’essouffle au profit du Néo-classicisme, en revanche, en Italie, en 1790, des frises peintes au Château de Rivoli adaptent des scènes chinoises aux lignes néo-classiques.
Notre tableau représentant des enfants à la peau claire mais aux allures vestimentaires asiatiques, aux coiffures sinisantes, jouant avec des oiseaux exotiques, témoignent parfaitement de cette mouvance et de l’importance accordée dans cette mode, davantage au dépaysement ludique et décoratif, qu’à la véracité ethnographique.
Tajan. Mercredi 26 juin 2013. Espace Tajan - 37, rue des Mathurins - 75008 Paris. Contact: Romain Monteaux-Sarmiento à la Maison de Ventes au +33 (0)1 53 30 30 30.