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Le supplice de Marsyas. Attribuéà François Girardon (1628-1715). France, époque Louis XIV, fin du XVIIe siècle-début du XVIIIe

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Le supplice de Marsyas. Attribuéà François Girardon (1628-1715). France, époque Louis XIV, fin du XVIIe siècle-début du XVIIIe siècle. Photo courtesy Kohn

Bronze patiné brun nuancé. H. 60 cm, L. 15,5 cm, P. 14 cm. Estimation : 130 000 / 150 000 €

Ce sujet en bronze patiné illustre l’épisode mythologique du supplice du silène Marsyas, qui osa défier le dieu Apollon dans un concours musical. Vaincu, il fut alors condamnéàêtre écorché vif, suspendu à un pin afin de subir le terrible châtiment.
Il s’agit ici d’une version réduite d’un modèle original en terre cuite de François Girardon (1628-1715) réalisé d’après les répliques romaines en marbre du Ier ou du IIe siècle après J.-C., exécutées elles-mêmes d’après un original grec en bronze de la fin du IIIe siècle avant J.-C aujourd’hui disparu.
Les deux répliques romaines connues firent partie des deux plus grandes collections italiennes de la Renaissance, l’un appartint aux Borghèse à Rome (acquise par Napoléon en 1807, Musée du Louvre, inv. Ma 542-MR267), la seconde est conservée à la Galleria degli Uffizi, à Florence et figurait sur l’inventaire général de la Villa Médicis à Rome, dressé en 1670.
C’est probablement cet exemplaire que vit François Girardon lors de son séjour dans la Ville Eternelle vers 1647-1650 et qui l’influença dans son OEuvre.
À la fin de sa vie, dans le but de préserver la mémoire de sa collection, Girardon, qui fut lui-même un grand collectionneur de sculptures antiques et modernes, fit graver par Nicolas Chevallier (1661-1720) une suite de dessins de ses oeuvres, présentes dans ses ateliers du Louvre, dessins qu’il demanda à René Charpentier (1680-1723), et qu’il fit placer dans des architectures fictives imaginées pour lui par l’architecte et ornemaniste Gilles-Marie Oppenord (1672-1742).
L’ensemble de cette anthologie fut intitulé Galerie de Girardon. Composé de treize planches dotées d’une échelle de 3 pieds permettant ainsi de mesurer approximativement la taille des oeuvres, ce remarquable florilège constitue aujourd’hui un document inestimable d’analyse de l’OEuvre de celui qui fut l’un des plus grands sculpteurs du règne de Louis XIV.
La terre cuite du Marsyas figure sur la planche IV de la Galerie de Girardon : « Veüe d’un des Cotéz de la Gallerie du Sr. Girardon Sculpteur ordinaire du Roi » (fig. 1).
Elle ne laisse aucun doute quant au modèle de notre bronze. Après la mort du sculpteur, cette oeuvre fit partie de la collection de Pierre-Jean Mariette, secrétaire du Roi et contrôleur général de la Grande Chancellerie de France, et fut vendue à Paris le 15 novembre 1775, dans sa vente après décès sous le lot n° 26 : « La Figure de Marsias suspendue par les deux mains à un tronc d’arbre,
faite avec beaucoup de soin d’après l’antique, par Girardon ».
Elle fut acquise 154 livres par un dénommé Pigache, et figura avec la même mention sous le n° 403 du catalogue de vente de la collection de ce dernier, qui se tint à Paris le 21 octobre 1776.
François Girardon fut l’un des plus éminents sculpteurs sous le règne de Louis XIV.
Il participa à de nombreux décors célèbres des jardins de Versailles, comme le groupe d’Apollon servi par les nymphes, le bassin de Saturne, la statue de l’Hiver, étonnant vieillard transi de froid avec un poêle à ses pieds, et surtout le fameux groupe de l’Enlèvement de Proserpine. Girardon exécuta son dernier grand chef-d’oeuvre à Paris avec la statue équestre en bronze de Louis XIV, dressée place Louis-le-Grand. Conçue à l’échelle de la place, actuelle place Vendôme, elle influencera toutes les statues équestres en France et en Europe.
Un exemplaire en bronze de même dimension que le nôtre est mentionné dans la vente après décès de Louis-François Crozat (1691-1750) le 14 décembre 1750 sous le n° 45 du catalogue : « Marsias attaché par les bras à un tronc d’arbre très-bien réparé d’après l’antique » de 23 pouces de haut (soit environ 60 centimètre de hauteur) ».
Ce bronze fut acheté alors par son frère cadet, Joseph-Antoine Crozat (1696-1751), marquis de Tugny, président au parlement de Paris, qui le plaça en son hôtel de Tugny, sis place Louis-le-Grand, actuelle place Vendôme, à Paris.
Le président de Tugny décéda dès l’année suivante, et le Marsyas fut en conséquence revendu au cours du mois de juin 1751, sous le lot n° 44 du catalogue: « Marsias attaché par les bras à un tronc d’arbre, Bronze d’après l’Antique.
La Figure a 23 pouces de haut ». Sa trace disparaît alors. Deux autres exemplaires provenant d’illustres collections privées,
attestant par la même la grande qualité du sujet, sont apparus récemment sur le marché de l’art.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES François Souchal, La Collection du Sculpteur Girardon d’après son inventaire après décès, Gazette des Beaux-arts, LXXXII, 1973, p. 51-52 François Souchal, French Sculptors of the 17th and 18th centuries, The reign of Louis XIV, G-L, éd. Cassirer, London, 1981, p. 80, fig. 119 Francis Haskell et Nicholas Penny, Taste and the Antique, New Haven and London, 1981, p. 262, cat. n° 59, fig. 136

Kohn. Mardi 2 juillet 2013. HÔTEL LE BRISTOL – SALON CASTELLANE 112 rue du Faubourg Saint Honoré– 75008 Paris.


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