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Hercule. Attribué au Maître Ciechanowiecki. Allemagne (?), première moitié du XVIIe siècle

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Hercule. Attribué au Maître Ciechanowiecki. Allemagne (?), première moitié du XVIIe siècle. Photo courtesy Kohn

Bronze doré. H. 22 cm, L. 8 cm, P. 8 cm. H. total avec base : 34,5 cm. Estimation : 80 000 / 120 000 €

Cette statuette représentant Hercule apparaît marchant dans une nudité héroïque avec,
dans la main droite, l’une des pommes des Hespérides. Sa main gauche était sans doute pourvue à l’origine d’un objet, peut-être une massue. Debout sur une base en bronze, l’ensemble a été fondu d’une seule pièce et très finement ciselé.
Ce modèle montre des liens très forts avec un groupe de statuettes réalisées toutes par le même artiste dont le nom reste à ce jour anonyme, dénommé par Andrew Ciechanowiecki.
La critique lui a donné le nom de son découvreur, le Maître Ciechanowiecki.
Ce dernier fut également appelé, par erreur, le Maître de Fitzwilliam, en raison du prêt de certaines de ses oeuvres au musée de Cambridge.
La comparaison entre notre Hercule et deux autres statuettes du même thème et aux dimensions similaires permet de se rendre compte combien ces bronzes sont proches.
L’une d’elles, apparue il y a quelques années sur le marché de l’art londonien, présente Hercule, plus jeune et sans barbe. Sa pose est la même que celle de notre statuette avec quelques nuances dans les bras, la base finement ciselée est identique. Un autre modèle faisait partie de l’ancienne collection du Docteur Von Frey à Berlin.
Les points communs entre ces bronzes indiquent clairement une origine commune,
relevant du même atelier.
Les variations dans la composition n’affectent que les bras, la tête ou les attributs, mais le torse et les jambes restent dans les mêmes positions.
Ceci permet d’émettre l’hypothèse de l’utilisation de moules pour ces parties du corps par l’artiste anonyme qui créa ces statuettes.
L’identité réelle du Maître Ciechanowiecki a intrigué les historiens de l’art et les connaisseurs.
Certains des bronzes de ce groupe avaient été attribués à Adrian de Vries, à Vittore Camelio, ou à Francesco da Sant’ Agata. Plus récemment, Charles Avery avait proposé le nom d’un orfèvre Florentin, Manno di Sebastiano Sharri, tandis que Manfred Leithe-Jasper suggérait le cercle des orfèvres romains de la première moitié du XVIIe siècle, dans lequel l’artiste aurait pu exercer.
Cependant, il est peutêtre prématuré d’indiquer un nom pour cet artiste qui demeure encore mystérieux.
Il semble très vraisemblable, d’après ces données préliminaires, que le Maître avait une bonne connaissance des sculptures de Jean de Bologne et de certains de ses suiveurs d’Europe du Nord. Son goût pour les surfaces lisses et son approche évoquant le travail d’un joaillier renvoient au style des pays au nord des Alpes,
peut-être l’Allemagne ; la ville d’Augsbourg du XVIIe siècle semble en effet dans ce contexte l’endroit plausible pour rechercher l’identité du Maître Ciechanowiecki.

Kohn. Mardi 2 juillet 2013. HÔTEL LE BRISTOL – SALON CASTELLANE 112 rue du Faubourg Saint Honoré– 75008 Paris.


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