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"Masculin / Masculin. L'homme nu dans l'art de 1800 à nos jours" au Musée d'Orsay

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Pierre et Gilles (nés respectivement en 1950 et en 1953), Mercure, 2001 (modèle : Enzo Junior). Photographie peinte, pièce unique. H. 117,3 ; L. 87 cm. Collection particulière © Pierre et Gilles. Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris

PARIS.- Alors que le nu féminin s’expose aussi régulièrement que naturellement, le corps masculin n’a pas eu la même faveur. Qu’aucune exposition ne se soit donné pour objet de remettre en perspective la représentation de l’homme nu sur une longue période de l’histoire avant le Leopold Museum de Vienne à l’automne 2012 est plus que significatif. Pourtant, la nudité masculine était pendant longtemps au fondement de la formation académique du XVIIe au XIXe siècles et constitue une ligne de force de la création en Occident. S’appuyant sur la richesse de son propre fonds (quelques sculptures inconnues) et des collections publiques françaises, le musée d’Orsay se donne donc comme ambition avec l’exposition Masculin / Masculin d’approfondir, dans une logique à la fois interprétative, ludique, sociologique et philosophique toutes les dimensions et significations de la nudité masculine en art. Parce que le XIXe siècle puise au classicisme du XVIIIesiècle et que  son écho résonne jusqu’à nos jours, cette exposition élargit l’horizon traditionnel du musée d’Orsay pour embrasser plus deux siècles de création jusqu’à nos jours, dans toutes les techniques,  peinture, sculpture, art graphique et bien sûr photographie, qui auront une place égale dans le parcours.

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Jacques Louis David (1748-1825) Académie d’homme, dit Patrocle, 1778. Huile sur toile. H. 122 ; L. 170 cm. Cherbourg, musée Thomas-Henry © Cherbourg, musée Thomas-Henry

Pour faire comprendre la spécificité masculine du corps, l’exposition a préféréà une chronologie fastidieuse la succession de thèmes nodaux faisant se succéder les canons esthétiques hérités de l’Antiquité, leur réinterprétation aux époques néo-classique, symboliste et contemporaine dans une glorification toujours plus grande du héros, la fascination réaliste pour la révélation du corps dans toute sa vérité, la nudité comme accomplissement du corps dans la nature, la mise à mal du corps et l’expression de la douleur et enfin son érotisation. Le parti-pris est d’établir un véritable dialogue entre les époques pour donner à voir les réinterprétations suscitées par certains artistes sur des œuvres antérieures. Dès le milieu du XVIIIe siècle Winckelmann étudie l’héritage des divine proporzioni du corps héritées des Anciens qui, malgré des remises en cause radicales et par un des passages mystérieux de l’histoire de l’art, sont encore en vigueur jusqu’à nos jours comme acceptation de la beauté. De Jacques-Louis David à George Platt-Lynes, LaChapelle et Pierre et Gilles, en passant par Gustave Moreau, c’est tout une filiation qui se fait jour, autour des questions de pouvoir, de censure, de pudeur, d’horizon d’attente du public et d’évolution des mœurs dans la société. 

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Emile-Edmond Peynot (1850-1932), Torse du Belvédère, 1881. Marbre. H. 126 ; L. 76 ; P. 90 cm. Paris, Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts © Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais / image Beaux-arts de Paris

L’exaltation par Winckelmann de la beauté grecque laisse apparaître en filigrane un désir charnel, traversant indiscutablement deux siècles et pouvant concerner hommes comme femmes, du groupe des « Barbus » de l’atelier de David à David Hockney et au cinéaste James Bidgood.
C’est aussi cette sensibilité qui imprègne le tournant des XIXe et XXe siècle s’interrogeant sur son identité comme l’indique l’extraordinaire École de Platon, inexplicablement achetée par l’État français en 1912 au belge Delville. De même, l’exposition mettra au jour d’autres filiations, plastiques ou intellectuelles au travers d’œuvres d’artistes célèbres tels Georges de La Tour, Pierre Puget, Abilgaard, Paul Flandrin, Bouguereau, Hodler, Schiele, Munch, Picasso, Bacon,
Mapplethorpe, Freud ou Mueck, tout en réservant des surprises comme le Saint Sébastien du mexicain Angel Zarraga, Les Bains mystérieux de De Chirico ou les érotica des américains Charles Demuth et Paul Cadmus. 

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Jean-Baptiste Frédéric Desmarais (1756-1813), Le Berger Pâris, 1787. Huile sur toile. H. 177 ; L. 118 cm. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa © Photo © MBAC

C’est donc à un parcours mettant en question la permanence d’un thème éternellement repris par les artistes, grâce à des confrontations inattendues et fécondes entre différents moments de résurgences de l’homme nu dans l’art qu’invite le musée d’Orsay avec l’exposition Masculin / Masculin cet automne. 

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Jean-Bernard Duseigneur (1808-1866), Roland furieux, 1867. Fonte. H. 130 ; L. 146 ; P. 90 cm. Paris, musée du Louvre © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier

PARIS.- While it has been quite natural for the female nude to be regularly exhibited, the male nude has not been accorded the same treatment. It is highly significant that until the show at the Leopold Museum in Vienna in the autumn of 2012, no exhibition had opted to take a fresh approach, over a long historical perspective, to the representation of the male nude. However, male nudity was for a long time, from the 17th to 19th centuries, the basis of traditional Academic art training and a key element in Western creative art. Therefore when presenting the exhibition Masculine / Masculine, the Musée d’Orsay, drawing on the wealth of its own collections (with several hitherto unknown sculptures) and on other French public collections, aims to take an interpretive, playful, sociological and philosophical approach to exploring all aspects and meanings of the male nude in art. Given that the 19th century took its inspiration from 18th century classical art, and that this influence still resonates today, the Musée d’Orsay is extending its traditional historical range in order to draw a continuous arc of creation through two centuries down to the present day The exhibition will include the whole range of techniques: painting, sculpture, graphic arts and, of course, photography, which will have an equal place in the exhibition

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Auguste Rodin (1840-1917), L'Age d'airain. Entre 1877 et 1880. Statue de bronze. H. 178 ; L. 59 ; P. 61,5 cm. Paris, musée d'Orsay © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Thierry Ollivier

To convey the specifically masculine nature of the body, the exhibition, in preference to a dull chronological presentation, takes the visitor on a journey through a succession of thematic focuses, including the aesthetic canons inherited from Antiquity, their reinterpretation in the Neo-Classical, Symbolist and contemporary eras where the hero is increasingly glorified, the Realist fascination for truthful representation of the body, nudity as the body’s natural state, the suffering of the body and the expression of pain, and finally its eroticisation. The aim is to establish a genuine dialogue between different eras in order to reveal how certain artists have been prompted to reinterpret earlier works. In the mid 18th century, Winckelmann examined the legacy of the divine proporzioni of the body inherited from Antiquity, which, in spite of radical challenges, still apply today having mysteriously come down through the history of art as the accepted definition of beauty. From Jacques-Louis David to George Platt-Lynes, LaChapelle and Pierre et Gilles, and including Gustave Moreau, a whole series of connections is revealed, based around issues of power, censorship, modesty, the boundaries of public expectation and changes in social mores

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William Bouguereau (1825-1905), Egalité devant la mort, 1848. Huile sur toile. H. 141 ; L. 269 cm. Paris, musée d'Orsay © Musée d'Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Winckelmann’s glorification of Greek beauty reveals an implicit carnal desire, relating to men as well as women, which certainly comes down through two centuries from the “Barbus” group and from David’s studio, to David Hockney and the film director James Bidgood. This sensibility also permeates the turn of the 19th and 20th centuries as it questions its own identity, as we see in the extraordinary painting École de Platon [School of Plato], inexplicably purchased by the French state in 1912 from the Belgian artist Delville. Similarly, the exhibition will reveal other visual and intellectual relationships through the works of artists as renowned as Georges de La Tour, Pierre Puget, Abilgaard, Paul Flandrin, Bouguereau, Hodler, Schiele, Munch, Picasso, Bacon, Mapplethorpe, Freud and Mueck, while lining up some surprises like the Mexican Angel Zarraga’s Saint Sébastien [Saint Sebastian], De Chirico’s Les Bains mystérieux [Mysterious Baths] and the erotica of Americans Charles Demuth and Paul Cadmus

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Frédéric Bazille (1841-1870), Le Pêcheur à l’épervier, 1868. Huile sur toile. H. 134 ; L. 83 cm. Zurich, Fondation Rau pour le Tiers-Monde ©© Lylho / Leemage

This autumn therefore, the Musée d’Orsay will invite the visitor to an exhibition that challenges the continuity of a theme that has always interested artists, through unexpected yet productive confrontations between the various revivals of the nude man in art.

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Hippolyte Flandrin (1809-1864), Jeune assis au bord de la mer, étude, 1836. Huile sur toile. H. 98 ; L. 124 cm. Paris, musée du Louvre © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Angèle Dequier

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David LaChapelle (né en 1963), Would-Be Martyr and 72 virgins, 2008. Photographie. H. 119,4 ; L. 304,8 cm. Paris, Galerie Daniel Templon © Courtesy Galerie Daniel Templon, Paris. © David LaChapelle 

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François-Xavier Fabre (1766-1837), Saint Sébastien expirant, 1789. Huile sur toile. H. 196 ; L. 147 cm. Montpellier, musée Fabre de Montpellier Agglomération © Musée Fabre de Montpellier Agglomération - cliché Frédéric Jaulmes 

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Paul Cadmus (1904-1999), Le Bain (The Bath), 1951. Tempera sur carton. H. 36,4 ; L. 41,4 cm. New York, Whitney Museum of American Art. Don anonyme © Whitney Museum of American Art, NY - Art © Jon F. Anderson, Estate of Paul Cadmus / ADAGP, Paris 2013 

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Anne-Louis Girodet (1767-1824), Le Sommeil d’Endymion, 1791. Huile sur toile. H. 90 ; L. 117,5 cm. Montargis, Musée Girodet © Cliché J. Faujour/musée Girodet, Montargis


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