Quantcast
Channel: Alain.R.Truong
Viewing all articles
Browse latest Browse all 36084

Découverte d’une occupation néandertalienne en bord de Saône

$
0
0

inrap-1

© Henri Granjean - Collectif item / Inrap

PARIS - Une équipe d’archéologues de l’Inrap fouille, sur prescription de l’État (Drac Rhône-Alpes), un site du Paléolithique moyen à Quincieux, à l’occasion des travaux de l’A466. Après avis de la commission interrégionale de la recherche archéologique, et dans le cadre d’une procédure de « découverte exceptionnelle », le préfet a prolongé la durée d’intervention de cette fouille d’un hectare. 

Une séquence stratigraphique exceptionnelle

Ce site préhistorique est implanté sur une butte lœssique dominant l’ancien lit de la Saône. Unique en Rhône-Alpes, cette séquence sédimentaire qui associe des dépôts d’origines fluviatile et éolienne, renseigne sur l’évolution de la Saône durant le Pléistocène supérieur (128 000-11 000 ans). Initialement haute de 8 m, elle est constituée d’une succession de paléosols et de lœss : le plus ancien, épais de plus de 2 m, est daté entre 55 000 et 35 000 ans, c’est-à-dire durant la fin du Paléolithique moyen. La fouille révèle une faune riche répartie sur trois niveaux et associée à des silex taillés abandonnés par les Néandertaliens.

Une faune de climat froid

L’ensemble des espèces animales découvertes caractérise un climat froid et un environnement steppique. Plusieurs centaines de restes osseux appartiennent majoritairement à de grands herbivores : mammouth, rhinocéros laineux, cheval, bison et renne. Les carnivores, moins nombreux, sont représentés par un crâne d’ours des cavernes et quelques ossements de loup. Ces ossements sont souvent isolés, plus rarement en connexions anatomiques. La plupart des accumulations résultent de l’action de l’homme : les animaux présents ont été chassés et/ou charognés par les Néandertaliens qui ont exploité ces carcasses, certains os présentant des traces de fractures d’origine humaine. Parallèlement, les archéologues constatent un déficit d’os longs, ce qui tend à montrer que les parties riches en viande ont été emportées, probablement sur un site d’habitat. 

Un témoignage des activités de subsistance de l’Homme de Néandertal

Le site de Quincieux offre donc l’occasion d’étudier les comportements de subsistance de l’Homme de Néandertal hors de son habitat ou de ses haltes de chasse, habituellement fouillés par les archéologues. L’industrie lithique est peu abondante et se compose de quelques nucléus ainsi que d’éclats de silex et de calcaire dur. Ici, les Néandertaliens n’ont eu besoin que de quelques éclats pour découper des quartiers de viande. Les études paléontologiques et archéozoologiques à venir seront capitales pour préciser la nature exacte du site et les activités qui s’y sont déroulées. 

inrap-2

© Henri Granjean - Collectif item / Inrap

PARIS.- A team of Inrap archaeologists is excavating, under curation by the State (Drac Rhône-Alpes), a Middle Paleolithic site in Quincieux in conjunction with work on the A466. Following the decision by the Interregional Committee on Archaeological Research and in the framework of a procedure for "exceptional discoveries”, the prefect has extended the duration of this excavation of one hectare. 

An exceptional stratigraphic sequence

This prehistoric site is located on a loess butte overlooking the ancient bed of the Saône River. Unique in the Rhône-Alpes, its sedimentary sequence associating fluvial and eolian deposits provides information on the evolution of the Saône during the Upper Pleistocene (128 000-11 000 BP). Initially 8 m high, it is composed of a succession of paleosols and loess: the earliest one, more than 2 m thick, is dated to between 55,000 and 35,000 years ago, and thus to the end of the Middle Paleolithic. The excavation has yielded a rich faunal assemblage distributed throughout three levels and associated with flaked flint objects discarded by Neandertals. 

A cold climate fauna

All of the animal species discovered are associated with a cold climate and steppe environment. The several hundreds of bone remains belong mostly to large herbivores: mammoth, wooly rhinoceros, horse, bison and reindeer. The less numerous carnivores are represented by a cave bear skull and a few wolf bones. These bones are often isolated, and less often in anatomical connection. Most of the accumulations resulted from human actions: the animals present were hunted and/or scavenged by Neandertals that used the carcasses, with some bones displaying the marks of human induced fractures. At the same time, the archaeologists have observed a lack of long bones, indicating that the meat rich parts were exported, probably to a habitat site. 

Evidence of Neandertal subsistance activities

The site of Quincieux thus provides an opportunity to study the subsistence behaviors of Neandertals away from the habitat sites or hunting camps that archaeologists usually excavate. The lithic industry is poor and is composed of a few cores and flakes in flint and hard limestone. Future paleontological and zooarchaeological studies will provide essential information on the exact nature of the site and the activities carried out there.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 36084

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>