Vanité en ivoire à patine translucide. Fin du XVIIIe siècle ou antérieur. Photo Fraysse & Associés
On notera l'extrême précision du traitement du crâne, des coutures en os. Celui-ci exceptionnel par sa taille peut-être, un des plus grands connus, est muni d'une mâchoire inférieure. Hauteur: 18,5 cm Repose sur un socle en placage d'ébène et d'ivoire finement gravé de lauriers et sur chacune des faces dans leur médaillon, une fleur de lys. Epoque Restauration. Hauteur: 34 cm. Estimation : 12 000 - 15 000 €
Les memento mori suscitent fascination et terreur. C'est dans l'Antiquité que le concept de memento mori trouve sa source. «Rappelle-toi que tu es mortel». Tertullien décrit dans l'Apologeticus les généraux romains victorieux suivis d'esclaves répétant «respice postte hominem te esse memento!». Ce thème perdure au Moyen Âge et atteindra son apogée à la Renaissance. Cette traditionnelle représentation de la mort se poursuit au XVIIIe siècle notamment en Europe du Nord, on trouve soit des crânes, des sabliers et des fleurs fanées voire même des squelettes en décomposition. La réforme n'est pas étrangère à ces représentations rappelant à tout chrétien qu'il devrait réfléchir sur la vanité et le caractère éphémère des plaisirs terrestres, d'où la nécessité de se concentrer sur sa vie de l'au-delà. D'où la diffusion de ces statuettes et leur possession, les crânes en ivoire donnent à ceux qui les regardent la conscience de leur mortalité et les amènent à réfléchir à l'universalité de la mort. Ce thème fut illustré dès 1493 par M.WOLGEMUT dans «La danse macabre»
Fraysse & Associés. Mercredi 05 décembre à 14h00. PARIS HÔTEL DROUOT - Salle 1. EMail : contact@fraysse.net - Tél. : 01 53 45 92 10