Balzac et les artistes : entre mythe et réalité. Affiche.
PARIS - De la petite table en bois sur laquelle aura étéécrite toute La Comédie humaine, jusqu’aux tout récents portraits de l’écrivain par Eduardo Arroyo ou Olivier Blanckart, la Maison de Balzac explore, le temps d’une exposition, le regard porté sur la création artistique d’Honoré de Balzac.
On sait qu’il écrivait seul, souvent la nuit. Le cabinet de travail qui a fait l’objet d’une rénovation récente, l’une des pièces les plus émouvantes du musée, permet de l’imaginer face à son imagination, couchant sur le papier la description si précise d’un monde purement imaginaire.
Théophile Gautier, "Jeune femme nue, 1831". Huile sur toile. Paris, maison de Balzac. © Maison de Balzac / Roger-Viollet
L’exposition confronte cette vision mythique du travailleur de la nuit, avec la réalité de l’œuvre d’un grand artiste fortement marqué par la pensée contemporaine. Le foyer de l’opéra, les rédactions des journaux, les soirées littéraires offrent autant d’occasions aux artistes de se croiser. Dans le brillant salon de Delphine de Girardin, Balzac côtoie ainsi Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Alexandre Dumas, George Sand, Alfred de Musset ou Franz Liszt. Ces liens plus ou moins amicaux exercent une influence profonde et stimulent Balzac, l’amènent à se lancer dans des entreprises parfois audacieuses, que ce soit en art ou en politique. Il n’hésite pas à solliciter des spécialistes pour mieux comprendre la musique ou la peinture, à solliciter ses amis pour l’écriture d’une pièce de théâtre ou de poèmes qu’il insère dans ses romans. Et quelques personnages de La Comédie humaine s’inspirent de ces fortes personnalités. Mais ce sont aussi leurs réalisations, des sculptures, des gravures, des pièces de théâtre, qui ont suscité des personnages, voire une nouvelle, un roman.
Honoré de Balzac, "Manuscrit corrigé du sonnet La Pâquerette dans les Illusions perdues". Paris, Maison de Balzac. © Maison de Balzac / Roger-Viollet
Cette complexe réalité a été occultée par la représentation d’abord caricaturale et progressivement héroïque de Balzac qu’ont très tôt donné les plus grands peintres, dessinateurs et sculpteurs. Leurs œuvres, depuis 1830 et jusqu’à aujourd’hui, suggèrent diverses facettes de l’écrivain dont elles enrichissent le mythe, et ces portraits de Balzac, seul ou en groupe, forment autant d’interrogations sur ce que peut être la création artistique.
George Sand, par Emile Lassalle d'après Charpentier. Paris, Maison de Balzac. © Maison de Balzac / Roger-Viollet
Henri Monnier (1799-1877), "Moeurs administratives : deux heures". Paris, Maison de Balzac © Maison de Balzac / Roger-Viollet
Henri Monnier (1799-1877), "Moeurs administratives : dix heures". Paris, Maison de Balzac © Maison de Balzac / Roger-Viollet
Jean Ignace Isidore Gérard dit Grandville (1803 - 1847), "Grande course au clocher académique", 1839. Paris, Maison de Balzac. © Maison de Balzac / Roger-Viollet
Émile Marcelin et Dumont (graveur). Les romans populaires. Gravure parue dans le "Journal pour rire", 10 septembre 1853. Gravure, 1853. Paris, Maison de Balzac. © Maison de Balzac / Roger-Viollet
Pierre Robinet, sculpteur français. "Portrait de Delphine de Girardin (1804-1855), écrivain français". Bronze, 1856. Paris, Maison de Balzac. © Maison de Balzac / Roger-Viollet
Henry Monnier, "Autoportrait d'Henry Monnier en Joseph Prudhomme". Peinture sur bois, juin 1858. Paris, Maison de Balzac. © Maison de Balzac / Roger-Viollet
Henri Lehmann (1814-1882), "Portrait de Lamartine", 1847. Huile sur toile - 56 x 45 cm Paris, Maison de Balzac. © Maison de Balzac / Roger-Viollet
Pablo Picasso (1881-1973). "Lithographed Portrait of Balzac", 1957. Lithographie. Paris, Maison de Balzac. © Maison de Balzac / Roger-Viollet / Succesion Picasso 2016
Eduardo Arroyo, "Portrait de Balzac". Collage sur papier, 2014. Paris, Maison de Balzac. Paris, Maison de Balzac. © Maison de Balzac / Roger-Viollet